L’Aveyron fait naufrage
Le département de l’Aveyron, comme chacun sait, ne possède pas de façade maritime. Du moins pour l’instant… Mais il a donné son nom, au milieu du XIXe siècle, à un navire transporteur, mis sur cale dans le port de Cherbourg le 5 juillet 1860 avant d’être mis à flot le 3 septembre 1864. Un fameux trois mâts, long de 82,9 mètres et large de 13,6 mètres, pesant 3900 tonnes, armé de quatre canons, accueillant plus de 250 passagers et 213 hommes d’équipage.
L’Aveyron bourlingua à travers toutes les mers du Monde. De 1861 à 1867, vers le Mexique que Napoléon III tentait de conquérir par la force ; en novembre 1867, il appareilla de Cherbourg pour l’Amérique du Sud ; en 1868, il franchit le cap de Bonne Espérance puis de 1873 à 1876, il assura la liaison entre Toulon et la Cochinchine. C’est d’ailleurs en revenant d’Extrême-Orient que l’Aveyron accomplit son dernier voyage dans la nuit du 20 au 21 août 1884. Parti de Saïgon le 24 juillet, pris dans une forte mousson alors qu’il double le cap Guardafui (Somalie italienne), l’Aveyron se jette sur l’épave du Mékong des Messageries Maritimes (perdu le 11 juin 1877). A son bord, 254 passagers et l’équipage secourus par le navire allemand Massalia et l’anglais Lord of the Isles. Après une tentative de remise à flot du navire infructueuse, le commandant Marcellin fit incendier l’épave avant de l’abandonner pour éviter le pillage des indigènes somalis. Passé devant le Conseil de Guerre à Toulon, le commandant sera finalement acquitté.
Le Journal de l’Aveyron évoque ce naufrage le 26 août 1884 ainsi que la revue L’Illustration le 6 septembre 1884, en publiant plusieurs dessins. Une lithographie en couleur de l’Aveyron, réalisée par Petit-Jean, appartient au fonds de la Société des Lettres Sciences et Arts de l’Aveyron.
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