V- 1956-1959. Les années glorieuses
Le Stade Ruthénois, version 56-57, évolue dans la poule Sud-Ouest, en compagnie des clubs de Mazamet, Mont-de-Marsan, Limoges, La Combelle, Vichy, Graissessac, Gironde, Thiers, les Girondins de Bordeaux, Brive et La Bastidienne. Des déplacements lointains, qui usent les organismes mais resserrent les liens entre les joueurs, comme le rappellent Louis Polonia : « Nous avons souffert ensemble sur les routes du Nord Aveyron lorsqu’il s’agissait, en plein hiver, d’aller disputer certains de nos matches à Saint-Etienne, Roanne ou La Combelle et, dans la nuit et 1 m de neige, pousser l’autocar au col de la Fageolle ».
1- Le Stade Ruthénois joue le titre
Cette année-là, après un parcours de vingt-deux matches où l’attaque stadiste (45 buts) fait parler la poudre, bien secondée par une défense solide bâtie autour de l’entraîneur Brunet, les joueurs Sang et Or terminent 1er de leur groupe, avec quatre points d’avance sur Brive et six sur La Bastidienne. Mais pour cette équipe, judicieux amalgame de jeunes joueurs et de vieux briscards, où les recrues ont su apporter la touche technique indispensable à ce niveau, la route vers le titre de champion de France amateurs passe encore par un parcours sans faille contre les vainqueurs des autres groupes, Mulhouse, Blanzy-Montceau, Cholet et Maubeuge.
En match inaugural, Rodez accueille, le 19 mai 1957, les Alsaciens de Mulhouse, en présence d’une foule record. « Dès les premières heures de la matinée, écrit le chroniqueur sportif du Rouergue Républicain, toutes les places de tribunes avaient été louées, au-delà de leur capacité, de sorte que demi-heure avant le coup d’envoi, les responsables durent ajouter des bancs disposés sur la piste cendrée ». Aux guichets du stade, le trésorier se frotte les mains. 3914 entrées payantes ont fait tomber dans sa caisse plus d’un million de recettes. Un record pour le club du chef-lieu.
Après l’ouverture du score, à la 7e minute, par Mulhouse, Rodez réussit à égaliser par Bonnet, à la 40e minute alors que le Stade ne joue plus qu’à dix, après la sortie sur blessure de l’arrière Brunet. Dans les tribunes, les spectateurs exultent. Mais, juste avant la pause, l’arrière ruthénois Thomas, ex-joueur de Toulouse, commet l’imprudence de feinter devant le Mulhousien Geissman. Petite cause, grand effet ! L’Alsacien en profite pour lui subtiliser le ballon, centre sur Delamano, qui signe le but. Malgré dix dernières minutes palpitantes, les Ruthénois ne réussiront pas à revenir à la marque, manquant même d’un cheveu l’égalisation, à quelques secondes du trille final.
Cette défaite à domicile a-t-elle cassé le moral du team ruthénois, déjà éprouvé par une saison qui n’en finit pas ? Quoiqu’il en soit, une semaine plus tard, Rodez est à nouveau battu à Blanzy-Montceau, 3 buts à 1, après avoir tenu jusque dans les dernières minutes. Par bonheur, le goal ruthénois, Bartala, sort, ce jour-là, une partie sensationnelle, sauvant des situations désespérées et écœurant les attaquants adverses par ses plongeons spectaculaires.

Jean Lacombe, président du Stade Ruthénois Football

Etienne Bastide, président du Stade Ruthénois Football
Le troisième match, toujours disputé à l’extérieur, voit le Stade Ruthénois, privé de six titulaires, résister tant bien que mal à Cholet, avant de s’incliner finalement par 2 buts à 0, non sans avoir démérité. Le dimanche suivant, c’est des Ruthénois encore fatigués qui s’inclinent contre Montauban (3-2), en finale de la Coupe du Midi. Malheureux, les Stadistes encaissent, ce jour-là, deux buts dans les trois dernières minutes.
Le 16 juin, le Stade expédie les affaires courantes contre Maubeuge qui, de son côté, vient jouer, ni plus ni moins, que le titre à Paul-Lignon. En égalisant in extremis par Estéban, à quatre minutes du coup de sifflet final, les Ruthénois montrent qu’ils ont joué le jeu jusqu’au bout, prouvant aussi au public ruthénois que leur place en poule finale n’était pas usurpée.
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