Après une année de transition où il prend la température sans toutefois apporter une guérison miraculeuse, Ernest Vaast se doit d’obtenir des résultats. Pour la saison 1968-1969, Rodez se retrouve dans la poule de division d’honneur du Midi en compagnie de Colomiers, Mazamet, Luzenac, Tarbes, Lacaune, Auch, Revel, Saint-Gaudens, l’Espérance de Toulouse, Cierp et Fleurance. Des clubs bien connus des Ruthénois, chez lesquels il n’est jamais facile de s’imposer et qui cultivent autour d’eux un véritable esprit de clocher. Aller jouer à Luzenac en plein hiver, au pied des usines de talc, avec des vestiaires éloignés du stade et des spectateurs qui vous mettent la pression d’entrée en tapant sur les bancs en bois des tribunes, relève de l’aventure et parfois du « traquenard ».

Pourtant, les sang et or, malgré quelques accidents de parcours, ne s’en laissent pas conter et font la course dans le peloton de tête. Tant et si bien qu’à une journée du terme du championnat, le Stade occupe la place de dauphin, à un point de Colomiers, mais avec un match de retard à jouer contre les gars de Lacaune. Cette équipe est la bête noire des Ruthénois, deux fois battus au cours de la saison. Vainqueur, le Stade prendra la tête du championnat ; vaincu, il laissera une partie de ses illusions sur le gazon de Paul-Lignon.

Stade-Ruthénois – QSS. Saison 1968-1969

La pelouse étant ce jour-là réservée au rugby, le coup d’envoi est exceptionnellement prévu à 10 h 45, une heure plutôt inhabituelle pour un match aussi crucial. Devant 800 spectateurs, Rodez domine largement la partie. Abella, sur pénalty, puis Michel Poisson se chargent d’exécuter la défense des lainiers, offrant le poste de leader à leur équipe.

Rodez qui rit, Millau qui pleure. En division d’honneur sud-est, les somistes, qui bataillaient ferme depuis plusieurs semaines pour coiffer Marignane et Martigues sur le fil, ont vu en effet leur dernier espoir s’envoler en chutant lourdement (3 à 0) chez leur rival martégal.

Maître de leur destin, les Ruthénois, sans doute paralysés par l’enjeu, vont pourtant se faire battre chez le troisième, Mazamet, lors du dernier match. Seul désormais une victoire ou un nul de Lacaune devant le second, Colomiers, peuvent permettre aux sang et or d’accéder au CFA. Par bonheur, les Tarnais jouent le jeu à fond, obligeant les Columérins à concéder le nul, 0 à 0. A égalité de points avec Colomiers, Rodez-QSS. l’emporte finalement au bénéfice du goal-average particulier, les Columérins ayant été défaits à deux reprises par les stadistes.

Moins de deux années après la fusion entre Rodez et les QSS., le football ruthénois retrouvait l’élite amateur. José Abella, fidèle parmi les fidèles, pouvait dignement fêter son jubilé.

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