Portraits

Le Parc des Haras. Une si longue attente

Mis en sommeil pendant la guerre, le projet d’un terrain de sport se repose à Rodez, dès lors que les sports collectifs retrouvent un second souffle. L’armée, qui encourage chaudement toutes les initiatives, entreprend bien, sous les ordres du commandant Michel, de transformer l’esplanade du foiral en parc des sports. Une piste en cendrée, un portique et un terrain de basket-ball voient même rapidement le jour. Mais le projet n’ira pas à son terme, le commandant Michel ayant, entre-temps, été muté.

Les dirigeants du Stade Ruthénois, appuyés par le maire, Eugène Raynaldy, reprennent alors l’idée d’installer un terrain de sport dans le parc des Haras. Des démarches sont entreprises. Convaincu, cette fois, du bien-fondé de la demande, le ministère de l’Agriculture accepte le prêt du terrain, « à titre précaire et révocable à n’importe quel moment si les besoins du service des haras venaient à l’exiger ou si le Stade Ruthénois enfreignait les conditions d’utilisation ».

C’est ainsi qu’en novembre 1923, joueurs et dirigeants du Stade Ruthénois omnisports pénètrent dans la citadelle inviolée, dans ce parc des Haras que depuis si longtemps les sportmen ruthénois contemplaient, avec envie, derrière ses hautes grilles.

Pendant des années, joueurs, dirigeants et conseil municipal vont aménager le Parc des Sports des Haras, sans tenir compte de la clause du Ministère. C’est alors que la municipalité étudie le projet de réaliser douches, vestiaires et terrains de tennis qu’un coup de théâtre éclate, en 1934, sous la forme d’un ultimatum du ministère de l’Agriculture. Ordre est donné au Stade Ruthénois de libérer la place dans les plus brefs délais, les Haras désirant récupérer le terrain. En cause : la gêne provoquée par les aménagements sur les chevaux. Panique parmi les sportifs ruthénois ! Intervention d’Eugène Raynaldy auprès du ministre Queuille, qui décide de repousser l’échéance jusqu’en 1938, en accord avec le Conseil Général, propriétaire des lieux. L’expulsion a été évitée de justesse. Mais, pour la municipalité ruthénoise, il est urgent d’acquérir définitivement le terrain pour éviter que le problème se renouvelle. Achat qui intervient, en 1937, pour la somme de 100 000 F, à charge pour la ville d’aménager quelques parties vétustes.

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