II- 1930-1940. L’affirmation du football
Le club évolue, dès sa résurrection, en championnat de la Ligue du Midi. Les succès sont rapidement au rendez-vous et le Stade grimpe, chaque année, un échelon pour arriver, avant la guerre, en 1ere série. L’entraînement de l’équipe est confié à Genet, qui a tâté du football à Arles et travaille à Rodez comme adjoint technique des Ponts et Chaussées. Sous sa coupe évoluent durant les premières années le gardien Ginestet, les arrières Bousquet et Markarian ; les demis Gaubert, Balard et Carles ; les avants Clot, Boularot, Gaston Puech, Fabre, Zucarelli et Aymé.
1- Des montées successives
La première rencontre officielle en Ligue du Midi pour le Stade se déroule au Parc des Haras début janvier 1932 et voit la victoire des Stadistes 7 buts à 0 contre Toulouse-Bonnefoy. De bonne augure pour le Stade qui finit champion de 3ème série à l’issue de la saison 31-32.

Saison 1933-1934
En 2ème série, le Stade fait bonne figure et atteint la finale, perdue le 30 avril 1933 face à Boulogne. Ce n’est que partie remise ! Renforcé par la venue de joueurs de Rieupeyroux (René Fabre, Julien Déléris), d’un militaire de Clermont et d’un normalien Pérez mais aussi par la montée de jeunes joueurs, le Stade Ruthénois – Union Sportive Ruthénoise, dont les couleurs sont définitivement sang et or, accède à la 1ère série lors de la saison 33-34. Mais les finances du club étant bien maigres, le Stade est obligé en cours de saison 34-35 de déclarer forfait général. Avec, à la clef, une descente en deuxième série. Pis encore ! Les rugbymen profitent de la situation pour débaucher trois des meilleurs joueurs : Tufféry, Déléris et Gaubert. Pour quelques matches seulement.
A l’issue de la saison 34-35, le Stade finit champion de ligue en battant Castelnaudary 4 à 2 grâce notamment à deux buts de Brunet sur coup-franc. Retour donc en 1ère série. Le Stade Ruthénois se qualifie régulièrement pour la phase finale de Ligue du Midi. Durant la saison 37-38, après avoir battu Négrepelisse en demi-finale, elle s’adjuge le titre à Carmaux face à Castelnaudary par 5 buts à 1 Voici comment le journaliste sportif décrit cette équipe au sein de laquelle évoluent dans les buts Gardes (ça ne s’invente pas) ; Vayssettes, Mira, Brunet et Déléris à l’arrière ; Gaubert et Latour en demis ; Marquez, un Espagnol réfugié Osinaga, Tufféry et Brabant comme avant : « Une triplette de science, deux ailiers rapides, trois demis immenses, deux arrières impeccables, un gardien de chaise longue. » Le public ruthénois ne s’y trompe pas. Près de 1000 spectateurs assistent à chaque match joué au Parc des Haras. La saison 38-39 est de la même veine. Mais amoindri par l’absence de joueurs majeurs (Tufféry, Vayssettes), le Stade échoue en demi-finale contre Montaigut (1-4).
En dehors du championnat, pauvre en rencontres, les dirigeants meublent le calendrier par des matches amicaux et des challenges (challenge Cousy organisé par l’A.S. Millavoise et challenge Marc Robert, créé par l’Union Sportive Ruthénoise). Le Stade est alors renforcé par Marcel Capelle, originaire d’Espalion, joueur du Racing et de Sète mais qui a surtout participé à la première Coupe du Monde de football en Uruguay comme arrière latéral de l’équipe de France. Se joint parfois à l’équipe, Lopez, un ancien de Barcelone et de Bédarieux, débarqué en Aveyron.
Dans les années 30, le chef-lieu compte trois autres clubs d’association : L’Union sportive Socialiste des Ouvriers Ruthénois, née dans l’enthousiasme du Front Populaire mais rapidement dissoute en 1938 ; le Football Club Ruthénois (couleur vert et blanc) et la Jeunesse Sportive Ruthénoise, créée à l’instigation des habitants du quartier Saint-Cyrice laquelle, par dérision, s’était constituée en commune libre. Clovis Fontalba, ancien talonneur du S.C.D., Lacombe, Abraham, Lion, Battala tiennent les rênes de ce club populaire et frondeur, grand rival du Stade Ruthénois. Cette équipe joue alors sur un terrain plus ou moins aménagé du Gué de Salelles. Son activité ne dure que trois ans avant sa fusion avec le Stade Ruthénois.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !