III- 1940-1944. Jouer au football en temps de guerre (II)
Portraits
Une étoile sur le maillot
La photo date du début des années 40. C’est du moins la mention apposée au dos, certainement par son propriétaire, Raymond Roques, que l’on voit accroupi, au 4ème rang à partir de la gauche. Juste au-dessus, mon père, tout jeune joueur. Le paysage est peut-être celui du Parc des Haras. Peut-être ! Mais le sujet est ailleurs. Au premier regard, ELLE ne m’a pas interpellé. Puis elle est apparue. Cousue au niveau du cœur du gardien de but du Stade Ruthénois. Le seul joueur à la porter au milieu de ses dix coéquipiers. Le seul, en outre, à baisser les yeux, les autres fixant l’objectif. Impossible de ne pas y voir de similitude avec l’ordonnance du 29 mai 1942 imposée par les Nazis de porter l’étoile jaune à tous les Juifs âgés de plus de 6 ans en Zone occupée. L’Aveyron et Rodez étant occupés à partir de novembre 1942. Peut-être s’agit-il de François Rosenfeld, fils de l’ancien président du Stade, Philippe Rosenfeld, dont les biens ont été spoliés en 1941 ? Peut-être ! Il reste la honte d’une étoile discriminatoire sur un maillot symbole d’unité et de solidarité.
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