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L’enseignement dans l’entre-deux-guerres

La guerre avait freiné  le projet d’installer un collège de jeunes filles dans les locaux de l’ancien grand séminaire. En 1919, un violent incendie détruit une grande partie du bâtiment obligeant la municipalité, dès 1921, à envisager de grands travaux de rénovation. Ces travaux ne débutent qu’en 1925 et se termine cinq ans plus tard. A cette date, le cours secondaire de jeunes filles s’installe dans des locaux encore en chantier et devient collège. Une délibération du conseil municipal de 1934 donne le nom du philosophe Amans-Joseph Fabre au collège. Né à Rodez en 1842, il est élu député de l’Aveyron en 1881 puis en tant que sénateur en 1894. Libre-penseur, A-J Fabre s’intéresse à l’éducation des jeunes filles et se bat avec succès pour faire de Jeanne d’Arc, une fête nationale. En 1954, le collège devient lycée, pendant du lycée Foch des garçons.

L’idée de baptiser le lycée de Rodez d’un nom prestigieux est émise après la Grande Guerre. Au nom du grand savant Chaptal, les régionalistes opposent les noms d’Aveyronnais célèbres. Le projet semble achopper quand le souvenir du passage des frères Foch au collège impérial de Rodez suscite un véritable consensus. Son bâton de maréchal et son rang de chef des armées alliés lui confère en effet une aura difficilement contestable dans ces années d’après-guerre et de Chambre bleue horizon. L’épouse du maréchal accepta cette dénomination en ces termes : « Mon mari avait conservé un très bon souvenir de Rodez, de ses habitants et de son séjour au Lycée où l’un de ses professeurs avait dit à son père qu’il avait l’esprit géométrique et que l’on pouvait le diriger vers l’Ecole Polytechnique… » Le 13 janvier 1931, Gaston Doumergue signe le décret qui donne le nom de lycée Foch au lycée de Rodez. Il ne reste alors qu’à orner le fronton d’entrée du médaillon du maréchal, œuvre du sculpteur Marc Robert et du dessinateur Jean Ferrieu.

C’est dans les locaux de l’ancien couvent Notre-Dame que les autorités municipales ouvrent la première école Gally. Dans son livre de souvenirs, « A l’ombre de la cathédrale », Emma-Paule Saboya nous laisse de ses années d’élève à Gally un souvenir espiègle : « D’abord en lieu et place de notre beau palais, ces tristes bâtiments à la façade grise et délavée, cette cour sans soleil à haute palissade et l’impressionnante grille couronnée de flèches acérées… En uniforme ! Quelle horreur ! Deux cents figures de catalogues découpées et mues automatiquement. Deux fois deux cents pieds frappant le pavé dur. Deux cents balancements de bras gauches tandis que l’autre est replié sur le sac qui contient, ô petite frondeuse, la lettre toute fraîche, reçue ce matin même qui explique que le pion de Monteil, un chic type, fera suivre du nôtre, le rang de ses élèves. »

L’école Gally est détruite en 1936 pour laisser la place à l’Hôtel des Postes. Les élèves trouvent alors pension dans la nouvelle école Gally, déplacée dans l’ancienne caserne Sainte-Catherine que les soldats ont déserté depuis longtemps pour la caserne du Foirail. L’école jouxte la bibliothèque municipale et les Archives départementales, place Eugène-Raynaldy. L’ensemble des vieux bâtiments est détruit ou restauré en 1990.

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