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Les établissements scolaires dans la guerre

L’entrée en guerre de la France en août 1914 va reléguer la guerre scolaire au second rang. Même si les opérations militaires se déroulent loin de Rodez, l’ordre de mobilisation provoque le départ de nombreux enseignants pour le front tandis que les établissements scolaires les plus importants sont réquisitionnés par l’autorité militaire. A Saint-Joseph, 9 enseignants sont mobilisés début août tandis que six autres sont mobilisables et peuvent être appelés à tout moment. Par ailleurs, les locaux réquisitionnés servent tout d’abord de cantonnement aux 1300 hommes du 124e Régiment territorial qui, durant quelques jours, s’entassent dans les salles mises à leur disposition : salles des fêtes, chapelle et tribune, classes. Les soldats partis pour le front laissent place à l’Hôpital temporaire N°30, prévu pour 200 blessés. Pour les recevoir, 268 lits sont mis à disposition. Le premier convoi de blessés arrive le 4 septembre 1914. Au total, ce sont 7368 soldats qui seront soignés dans les locaux de l’Institution, le dernier des 66 convois arrivera le 1er novembre 1918 et l’Hôpital Militaire N°30 fermera officiellement le 31 décembre 1918.

Cette réquisition ne se déroule pas sans problème pour la vie scolaire qui continue néanmoins. Comment, dans ces conditions, accueillir élèves et pensionnaires ? Par circulaire du 17 septembre, le directeur, M. Albagnac, informe que les externes rentreront le 2 octobre mais qu’il ne sera pas possible de recevoir les pensionnaires jusqu’à nouvel ordre. Ils devront être logés dans des familles en ville et ils suivront le régime des externes. Une seconde circulaire, datée du 25 septembre, annonce que tous les locaux sont réquisitionnés par l’autorité militaire. Le bon fonctionnement est ainsi largement perturbé, provoquant une chute des effectifs. De 490 élèves en 1913-1914, ils tombent à 307 l’année suivante avant de remonter les années suivantes pour atteindre le chiffre de 473 élèves en 1918. Outre les cours, il faut subvenir aux besoins des élèves, en particulier dans le domaine alimentaire. L’historique du Pensionnat permet de se faire une idée des difficultés du quotidien.

Avril 1917 : « L’hiver se montre d’une rigueur et d’une longueur exceptionnelle. »

Décembre 1917 : « Reçu la carte de sucre, la ration mensuelle par personne passe de 750 g à 500 g. »

1er mai 1918 : « Rationnement du pain : déjeuner 100 g ; dîner : 120 g plus une pomme de terre bouillie ; souper : 80 g ; suppression du goûter. »

L’Institution Sainte-Geneviève voisine est elle-aussi réquisitionnée comme hôpital militaire. Les élèves sont répartis pour le mieux. La salle de récréation abrite à la fois deux classes, les réfectoires et les cuisines. Les primaires jouissent d’une villa avec jardin au bout du petit chemin. Quatre groupes de pensionnaires partent en ville chaque soir, leur bouillotte sous le bras. L’orphelinat Sainte-Anne prête sa chapelle. La réquisition cesse en 1917.

Semblable situation à la Pension Jeanne d’Arc où les classes se tiennent dans les couloirs disponibles, au parloir, là où il y a de la place…

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