Les réformes révolutionnaires
L’école centrale
Les révolutionnaires de 1789, avides de changement, ne réussissent pas à mettre en pratique leurs idées sur l’enseignement. La nationalisation des biens du clergé a, entre autres conséquences, de désorganiser totalement la structure scolaire existante, principalement entre les mains des religieux. Outre les fermetures des écoles des Frères de la Doctrine chrétienne et des religieuses de Notre-Dame, la Révolution sonne le glas du Collège Royal. Mais nullement la fin de l’enseignement. Du moins dans un premier temps jusqu’au décret du 17 avril 1791 qui exige des personnes chargées de l’instruction de prêter serment à la Constitution. Celles qui refusent sont renvoyées comme l’indique un arrêté de la municipalité du 9 mars 1791 : « Ministres ou esclaves pour mieux dire de la Loi, nous n’avons pu vous conserver les places dont elle vous dépouille. Nous nous sommes vû forcés de nommer d’autres sujets qui entreront en fonction demain… » Cahin-caha, dépendant de divers projets d’organisation pris tour à tour par la Constituante, la Législative puis la Convention, projets demeurés le plus souvent lettres mortes, l’enseignement au collège survit jusqu’en décembre 1793. La Convention n’ayant pris aucune mesure concernant l’instruction publique, le collège ferme ses portes durant deux ans, tout en étant affecté à d’autres occupations. « La cuisine, rappelle Bonaventure Lunet, était devenue une salle de détention, une prison. Le tribunal criminel tenait ses audiences dans le réfectoire ; la salle d’actes avait été affectée aux séances des réunions populaires ; la chapelle était devenue le temple de la raison ; dans les caves, on manipulait le salpêtre ; dans la salle affectée à la congrégation des écoliers, on commençait à réunir les livres dont se composaient les bibliothèques des anciens couvents. »
Le 25 février 1795 (7 ventôse an III), un décret prescrit l’établissement d’une école dite centrale par 30000 habitants. Avant d’être remplacé le 25 octobre 1795 (3 brumaire an IV) par un autre décret organisant l’instruction publique. Il établit une école centrale par département. Elle est inaugurée à Rodez le 16 mai 1796 (26 floréal an IV). L’enseignement y est donné en trois sections. La première section est ouverte aux élèves de douze à quatorze ans ; la seconde, de 14 à 16 ans et la troisième, après l’âge de seize au moins. L’école centrale ne cesse de progresser en effectif, passant de 200 élèves en l’an IV à 323 élèves en l’an VIII et à 450 élèves en l’an X.


Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !