Les réformes révolutionnaires
Des écoles indépendantes du lycée
En 1792, les Frères de la Doctrine chrétienne refusent de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé et se voient interdire tout enseignement, laissant un grand nombre d’enfants sans éducation. Officiellement rappelés par la municipalité en 1819, c’est au nombre de trois qu’ils reprennent leur enseignement dans l’antique maison. Dès la première année, les Frères inscrivent 300 élèves. La municipalité se félicite d’autant de ce succès que le chroniqueur de l’époque note que « Rodez montre envers les Frères à défaut de générosité financière, sollicitude et estime ». En effet, les cinq Frères perçoivent alors 1800 francs par an à cinq.
En 1835, les Frères ouvrent une autre école, d’abord installée place de la Madeleine, puis transférée, l’année suivante, rue de la Barrière, avant de se fixer définitivement sur le boulevard, près de l’Ecole normale des garçons, et qui est rapidement connue sous le nom de l’Ecole de la Grille.
En 1839, les Frères scolarisent 452 élèves dans leurs deux écoles ; 470 en 1843. Cet effectif reste stable jusqu’en 1859, période où les Frères scolarisent 80% des jeunes Ruthénois. Leur succès est tel qu’en 1841, l’Evêque leur confie la direction de la Maîtrise de la Cathédrale. Sept ans plus tard, ils ouvrent les cours du soir qui fonctionnent jusqu’en 1888 et accueillent en moyenne 150 adultes chaque année. De 1848 à 1852, ils font aussi la classe aux prisonniers et aux enfants de l’hospice. En 1851, une nouvelle école s’ouvre au faubourg Saint-Cyrice.
De même, les religieuses de Notre-Dame sont forcées de se soumettre au décret de la Convention nationale du 30 septembre 1792 et abandonnent leur maison. Une partie du couvent sert alors de caserne, une autre de collège universitaire et l’église, de salle de spectacle. Durant cette période, quelques sœurs, habillées en demoiselles, continuent d’accueillir, dans une chambre de louage, bon nombre de filles pour les instruire. En 1796, cette classe de fortune est transférée dans une des salles, non occupées, de l’ancienne maison. En 1814, treize religieuses enseignent ainsi à 80 jeunes filles pauvres et 80 demoiselles pensionnaires. La Communauté est réintégrée dans l’ancienne maison à partir de 1818. L’année suivante, l’établissement compte 200 élèves dont la moitié à titre gratuit. Les religieuses de Notre-Dame ne sont pas les seules à à enseigner aux jeunes filles ruthénoises. L’historien Jacques Jarriot évoque les Ursulines de l’Annonciade, la « Communauté des filles du travail manuel », diverses institutions privées, et douze institutrices. Une autre école, celle des sourds, fondée par l’abbé Périer, voit le jour dès 1800. Avant d’être léguée au département en 1833.
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