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Louis Lacombe et l’enseignement à Rodez

Ce dynamisme se caractérise aussi à Rodez par la politique volontariste du maire radical Louis Lacombe de bouleverser et de moderniser l’organisation scolaire de la ville. Elu maire en 1886, il met aussitôt en place une commission scolaire. Dans Histoire de Rodez, Jacques Jarriot parle « du développement de la fonction scolaire considéré comme un facteur essentiel du développement urbain ». A la base de cette nouvelle politique, la création d’un enseignement primaire public encore trop soumis aux Frères de la Doctrine chrétienne. Successivement, entre 1887 et 1889, les trois écoles (celles du Faubourg, de la Cité et du Bourg) sont laïcisées. Celle du Faubourg devient l’école Victor-Hugo ; celle de Notre-Dame prend le nom de Frayssinous puis de Cambon ; celle du Bourg (école Saint-Amans) devient l’école Lebrun avant de devenir l’annexe. Tous ces changements ne s’effectuent pas sans réaction. Notamment de la part des parents qui préfèrent continuer à inscrire leurs enfants chez les Frères dans de nouveaux bâtiments. Ainsi compte-t-on 39 élèves à l’école Frayssinous en 1888-1889 contre 231 à l’école des Frères de la Cité.

Louis Lacombe fait aussi de l’enseignement pour les filles son cheval de bataille. L’école annexe voit le jour en 1889 conjointe à l’Ecole normale des institutrices. Créé le 17 janvier 1887, le cours secondaire des jeunes filles regroupe trois classes à ses débuts, provisoirement installées au lycée de Rodez. Afin de prévenir une cohabitation qui n’aurait pas manqué de soulever des critiques, leurs cours ne débutent que le soir, après le départ des garçons. Les effectifs progressant, élèves et professeurs déménagent dans un premier temps en 1890 au 1, rue Saint-Cyrice dans la maison Anglade, ensuite rue de l’Embergue en 1904.

En 1891, tous enseignements confondus, la population scolaire de Rodez se monte à 1134 élèves internes dans une ville qui compte 15000 habitants. En 1900, l’Ecole normale des instituteurs compte 49 élèves boursiers ; les institutrices, 40. Ils sont 56 élèves instituteurs en 1910 et 52 pour les institutrices.

La loi sur les congrégations, l’interdiction d’enseigner et la confiscation de leurs biens accélèrent le processus de laïcisation de l’enseignement sur fond de guerre ouverte avec le clergé.

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