V- 1956-1959. Les années glorieuses (II)
2- En Coupe, le Stade fait trembler les « pros » de Nice
Solides en championnat, les Ruthénois ne s’en laissent pas non plus compter en Coupe de France où ils ont le redoutable honneur d’affronter, pour le compte des 1/32e de finale, la formation de Nice. Le club azuréen possède alors dans ses rangs une attaque de feu, composée des internationaux Foix, Ujlaki et Faivre, sans oublier Colonna dans les buts et l’inter Nuremberg.
Le 13 janvier 1957, alors qu’une épaisse couche de neige est tombée dans la nuit, 500 Aveyronnais effectuent le déplacement au Stadium de Toulouse. Devant 4532 spectateurs, le onze ruthénois réalise un match splendide. Loin d’être ridicules, les Ruthénois forcent les Niçois à s’employer à fond. Mais cette fois, la chance n’est pas du côté du « petit ». Les professionnels obtiennent, en effet, une victoire étriquée, sur un but de raccroc d’Ujlaki à la 29e minute, but contesté par les Ruthénois qui se sont arrêtés de jouer, croyant avoir entendu un coup de sifflet de l’arbitre. Malgré un baroud d’honneur en fin de partie, les Ruthénois ne recolleront pas au score. Seule satisfaction : Nice, cette année-là, remportera le doublé Coupe et Championnat.

Rencontre Rodez contre Roanne
3- Un manque de réalisme
Pour sa deuxième année en C.F.A., saison 57-58, Rodez intègre à nouveau le groupe Sud-Ouest en compagnie des Girondins, de Brive, Thiers, La Combelle, Vichy, La Bastidienne et Gironde auxquels se sont greffées les équipes de Rochefort, Villenave, Cazères et Riom. Côté effectif, si les Ruthénois enregistrent l’arrivée de Grézik, ils ont perdu à l’intersaison leur entraîneur-joueur, Brunet, remplacé par Rousset.
Tout au long de la saison, le Stade Ruthénois bataille ferme pour s’imposer, les joueurs n’assurant la 1ere place qu’au terme de l’avant-dernière journée, avec deux points d’avance sur les Girondins, 35 buts marqués et 23 buts encaissés. Qualifié pour la poule finale, Rodez retrouve deux anciennes connaissances (Cholet et Mulhouse) ajoutées aux clubs de Quevilly et d’Annecy.

Rencontre Rodez contre La Bastidienne
Le 11 mai 1958, Rodez, devant 3875 spectateurs payants, donne une leçon de football à Mulhouse mais ce sont les Alsaciens qui sortent vainqueurs de Paul-Lignon, 3 buts à 2, « sur un coup de chance », selon le Rouergue Républicain. Comme la saison précédente, Rodez débute par un échec à domicile, ce qui n’est pas fait pour donner aux joueurs un moral d’acier avant deux déplacements consécutifs à hauts risques.
Le 18 mai, Rodez obtient pourtant le nul (2 à 2) à Annecy mais le dimanche suivant, les Ruthénois s’effondrent 3 buts à 1 à Quevilly, grand favori pour le titre.
Tandis que les Fontaine, Kopa, Piantoni s’en donnent à cœur joie, en Suède, en pulvérisant l’infortuné Paraguay 7 buts à 3, le Stade Ruthénois perd, à Paul-Lignon, ses dernières illusions de victoire en s’inclinant encore une fois, contre le cours du jeu, devant Cholet, 3 buts à 2. Rodez, en quatre rencontres, venait de payer cash son manque de réalisme devant des équipes à sa portée. Les Ruthénois avaient laissé passer leur chance !
4- Le Stade s’incline en 1/16e de finale de la Coupe de France
Au cours de la même saison, le Stade Ruthénois parvient aussi à franchir le cap fatidique des 1/32e de finale, en éliminant Perpignan. Au tour suivant, joueurs, dirigeants et supporters prennent la route de Poitiers pour affronter l’équipe de 2e Division de Roubaix. Un épais brouillard enveloppe la cité poitevine quand le Stade donne le coup d’envoi, en présence de 3000 spectateurs, qui ont pris fait et cause pour les Ruthénois. C’est bien sûr du délire quand le rusé Abda prolonge, à la 7e minute, un corner dans le but du gardien roubaisien. Rodez, désormais acculé à défendre, soutient le siège jusqu’à la 30e minute, où Roubaix égalise.
La seconde mi-temps est plus difficile pour les Ruthénois. A trois reprises, les Roubaisiens font trembler les filets de Bartala. Le score final de 4 buts à 1 est bien lourd pour des Stadistes vaillants en diable mais mal récompensés de leurs efforts.
Les saisons suivantes n’apporteront pas au public ruthénois les mêmes satisfactions. La perte de joueurs de premier plan (Abda, Daffri, Polonia), les fatigues engendrées par les longs et pénibles déplacements, ajoutées à l’inévitable problème financier provoquent, dès la saison 1960-1961, la chute du club en Division d’Honneur, où ils végèteront de nombreuses années avant de goûter à nouveau au parfum du championnat amateur.
L’année 58-59 n’est pas de la même veine que les années précédentes. Le Stade finit 11ème sur 13 mais réussit à sauver sa place en CFA.
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