Frantz, l’Aiglon qui ne pouvait pas régner

Roi de Rome à sa naissance, proclamé empereur à 4 ans puis otage doré d’une Europe réactionnaire, celui que Victor Hugo nomma l’Aiglon s’inscrit dans la trame romantique du héros façonné par la littérature et l’Histoire. Jusqu’à sa mort… mystérieuse.

 Waterloo. Le destin dompté de l’Empereur

Des nappes de brouillard surnageaient sur les prés calmes. C’était déjà le printemps mais pas encore l’été. Les pluies de mars et d’avril avaient détrempé les sols et le soleil de mai en aspirait l’humidité. Tout comme chaque fleur qui s’immisçait chaque jour un peu plus sur cette terre encore amère.

En cette année 1816, Waterloo avait perdu le bruit d’acier des combats, l’articulation des mouvements de cavalerie, les ordres et les cris. La mort même, cette fabrique de corps exsangues, cette voleuse de bonheur ordinaire, avait déserté le lieu. De la grande flaque de sang, il ne restait rien. Des Anglais, des Prussiens, des Hollandais et des Français, de tous ceux qui furent envoyés mourir là, il ne restait rien. Comme si ce théâtre de guerre devait mourir au gaspillage humain. Et qui pourtant survivait dans l’âme des vivants.

C’est ainsi qu’après avoir traversé la Manche, parcouru le nord de la France, après un court périple par Ostende, Anvers, Gand puis Bruxelles, George Byron plante son regard sur cette plaine qui venait, un an plus tôt, de décider du sort et du destin de l’Europe.

 Le visiteur

Que voit-il, Byron, au-delà du mythe du champ de bataille ? Des bois, des vallons, un plateau, des champs de blé encore verts. Des villages. Des lieux-dits. Fermes isolées. Une nomenclature de jolis noms : Mont Saint-Jean, Papelotte, Haie-Sainte, Quatre-Bras, Belle Alliance, Plancenoit, Hougoumont. Nous voilà bien loin du jeu de la guerre. De la canonnade. Du cliquetis des armes. Il dut y avoir ce moment étrange durant lequel Byron, au cœur de cette géographie silencieuse, put capter le sentiment irrationnel du désastre humain opposé à son admiration pour la grandeur napoléonienne.

Il dit : « Les nuées d’orage s’amassent et, quand elles se déclareront, la terre sera abondamment couverte d’une autre argile, rouge ! / Que son argile couvrira, tassée et enfouie, cavalier et cheval, ami, ennemi confondus en une même tombe… »

Byron demeure longtemps à observer le paysage. A sonder l’invisible. Il pense : au feu ! Au fer ! A la furie humaine ! Au corps à corps. Au carnage. En même temps qu’il cherche l’ombre tutélaire de l’Empereur glissant sur la plaine, théâtre de sa gloire achevée. Lui, le poète aux idées libérales, se laisse envahir d’une profonde mélancolie. Alors Byron fuit. Loin de la tragédie de Waterloo. De ce spectacle de sang. Il écrit encore : « Fuyons tout cela ! Le monde la vraie Sagesse sera au sein de ses créations, ou en les tiennes, maternelles Nature !… » Pour enfin s’en aller mourir à Missolonghi. Nouvelle terre de fureur et d’oppression. Nous sommes en 1824. Napoléon Ier est mort depuis trois ans. En captivité. Hors combat.

 Le génie au-dessus de la défaite

Les grandes batailles traversent le temps. Marquent l’Histoire de leur empreinte sanglante. Deviennent des mythes jalonnant le cours des destinées nationales. Se construisent de faits d’armes, de courage et d’héroïsme. Crécy, Bouvines, Valmy ou Verdun sonnent dans les mémoires comme des clairons triomphants. Waterloo, dès lors, n’aurait dû résonner que de chants funèbres. Et pourtant de cette tragédie s’élève l’héroïsme de l’homme porté au-dessus de la défaite. Effaçant dans les esprits l’hécatombe humaine. Anesthésiant les erreurs militaires. Détournant Waterloo de son échec final pour ne conserver que la gloire et la lumière du génie napoléonien.

La littérature. La musique. Chateaubriand, Stendhal, Hugo, Beethoven, Byron sont les chantres de cette épopée romantique. Dernière partition d’un homme qui confondait son destin à celui du monde. Waterloo ne devrait être que le crépuscule d’une armée de grognards anéantie. Son effondrement. Elle est devenue une légende.

 La soumission

La peur de l’inconnu et l’incertitude de la découverte se mélangeaient à l’ivresse d’aborder une terre nouvelle lorsqu’on ne sait pas où l’on va. Voilà ce que nous ressentions, à l’approche de l’île d’Elbe, nous les hommes qui avions décidé de suivre l’Empereur dans son destin déchu. Et tant d’autres pensées, doucement ballotées par une mer calme, qui accompagnaient cette tragédie de l’exil expiatoire.

Vingt-huit jours s’étaient écoulés depuis cette nuit du 5 au 6 avril 1814 durant laquelle l’Empereur abdiqua. Nul ne sait mieux que moi, qui suis son valet de chambre, combien sa signature, au bas du traité, comportait de rage et de désespoir. Son orgueil s’était effacé dans cette encre, sceau de sa défaite. Nous tous, ses proches, l’avions sentir venir depuis le traité de Chaumont, signé par les Alliés étrangers pour poursuivre l’effort de guerre et mettre à bas toute résurgence de conquête impériale.

Les échecs de Laon et de Soissons, la vague de défections dans l’armée préludaient aux prises de Bordeaux (12 mars) et de Lyon (22 mars). Paris n’avait plus qu’à tomber comme un fruit mûr. Et avec la capitale, le pays tout entier, fatigués par plus de vingt années de guerre. Ce qui arriva le 31 mars, à 2 heures du matin, par la signature de la capitulation. Ce qui restait de la Grande Armée évacua la capitale. Nous venions d’arriver à Fontainebleau. Que faire d’autre sinon de se plier aux exigences de nos ennemis. Mais un homme qui a dominé l’Europe ; qui est allé à la rencontre d’une civilisation aussi élevée que celle des pharaons ; un homme qui a poussé son orgueil jusqu’aux confins des solitudes européennes avant de s’enliser, peut-il vraiment se soumettre ?

Durant tous ces jours qui ont suivi son abdication, j’ai surveillé son attitude. Croisé son regard d’où jaillissaient colère et résignation. Proche de l’abattement. Je savais qu’il portait une fiole de poison à son cou. Au cas où. S’en servirait-il ? Le 10 avril, la bataille de Toulouse qui coûta la vie à 8000 soldats et liquidait la fin militaire du Premier Empire, déclencha-t-elle un excès de mélancolie morbide ? Nul ne le sait car nul ne sait lire dans l’esprit et le cœur de cet homme. Mais quand, dans la nuit du 12 au 13 avril, vers 3 heures du matin, l’Empereur poussa la porte de l’antichambre pour faire appeler le duc de Vicenze, le duc de Bassano, le grand maréchal et le baron Fain, je décelais aussitôt dans ses yeux l’effroi de la mort imminente. Quelques minutes plus tôt, je l’avais entendu remuer une cuillère dans un verre. Comme pour diluer son désespoir. Mais le destin attendra. Averti, le docteur Yvan lui administra un purgatif. Les vomissements le rendirent à la vie. Je me souviens de son propos à l’aube de s’endormir : « Combien il est difficile de mourir ».

Le départ de Fontainebleau se déroula le 20 avril. Je revois la cour du Cheval Blanc. L’attente du cortège. Ses fidèles généraux Ornano et Belliard, les colonels Gourgaud et Anatole de Montesquiou, le comte de Turenne, le général Kosakowski. J’entends encore ses dernières phrases : « Soldats de ma vieille garde, je vous fais mes adieux. Depuis vingt ans je vous ai constamment trouvés sur le chemin de l’honneur et de la gloire. Dans ces derniers temps, comme dans ceux de notre prospérité, vous n’avez pas cessé d’être des modèles de bravoure et de fidélité. Avec des hommes tels que vous, notre cause n’était pas perdue, mais la guerre était interminable. C’eût été la guerre civile, et la France n’en serait devenue que plus malheureuse. J’ai donc sacrifié tous mes intérêts à ceux de la patrie. Je pars : vous, mes amis, continuez de servir la France. Son bonheur était mon unique pensée. Il sera toujours l’objet de mes vœux ! Ne plaignez pas mon sort. Si j’ai consenti à me survivre, c’est pour servir encore à votre gloire. Je veux écrire les grandes choses que nous avons faites ensemble… Adieu, mes enfants ! Je voudrais vous presser tous sur mon cœur… que j’embrasse au moins votre drapeau ! Adieu, encore une fois, mes vieux compagnons ; que ce dernier baiser passe dans vos cœurs ! »

Elbe. L’ombre de l’Empire

Puis ce fut la longue descente vers la Provence comme la lente agonie de l’héroïsme napoléonien. Une suite de revirements et d’humiliation précédant la déchéance. Combien peut être versatile ce peuple qui, en un quart de siècle, a répudié l’absolutisme, s’est entiché de la République, s’est offert un sauveur en la personne de l’Empereur avant de se réconcilier avec ceux qui l’avaient combattu. Les premiers jours furent assez calmes. Des voix même saluèrent notre passage au cri de « Vive l’Empereur ». Mais ce n’était que des bravades, vite éteintes quand nous abordâmes la fin de notre périple. A Montélimar, la foule sur notre passage salua le cortège au cri de « Vive le Roi ». Ce n’était que les prémices d’une violence qui s’exacerba à Orgon, au sud de Cavaillon, quand des pierres volèrent sur la dormeuse de l’Empereur. Nous ne dûmes notre salut qu’à la puissance des chevaux fendant la foule. Nous comprîmes alors que, plus qu’un départ, c’était d’une fuite qu’il s’agissait. Fuite à laquelle nos ennemis nous réduisaient.

L’adieu incertain

L’Empereur retrouva un peu de gaieté en arrivant au Bouillidou, près du Cannet, propriété du député Charle. La princesse Borghèse l’y attendait. Nous ne séjournâmes qu’une nuit avant de rejoindre Fréjus et Saint-Raphaël où nous logeâmes chez le maître de poste Pascal. Toute la journée du 28 avril, l’Empereur demeura indisposé et nous ne rejoignîmes Saint-Raphaël que vers 8 heures du soir. Deux jours plus tôt, la frégate anglaise The Undaunted avait mouillé dans la rade, en provenance de Marseille. C’est ce bateau-là qui devait nous transporter sur l’île d’Elbe. Des détachements de soldats anglais, des cavaliers hongrois et des hussards autrichiens sillonnaient ce gros village de pêcheurs, bâti autour de son église et de l’ancien château des évêques de Fréjus. L’Empereur n’omit pas d’observer à ses fidèles généraux de division Bertrand et Drouot que c’est sur cette même plage de Saint-Raphaël qu’il avait débarqué en rentrant d’Egypte, le soir du 8 octobre 1799, un mois seulement avant le coup d’état du 18 brumaire le portant au pouvoir. Etrange coïncidence qui nous fit prendre définitivement conscience que nous allions, avec l’Empereur, quitter le sol de France sans savoir quand nous pourrions de nouveau le fouler. Lui qui avait couvert une partie de l’Europe de son pouvoir et de son autorité se trouvait réduit, ultime affront, à embarquer sur cette minuscule plage.

 Elbe. Dérisoire royaume

Elbe. Deux syllabes flottant sur la Méditerranée. Un Empire réduit à un royaume de pacotille. Ce 3 mai, elle est maintenant tout près. Quatre jours de grande mer avant de jeter l’ancre dans la rade de Portoferraio. S’identifier désormais à un nouveau ciel. Aux eaux bleu turquoise. A ce paysage de pierre. A toute cette matière dans laquelle corps et esprits devront se diluer. Mais nous en avons l’habitude depuis le début de nos conquêtes.

Ce même jour – mais nous l’apprendrons plus tard – Louis XVIII le Désiré faisait son entrée dans Paris et restaurait la monarchie par l’union et l’oubli.

L’Empereur traversa le pont à plusieurs reprises. Tantôt, il scrutait l’île offerte à sa tête couronnée. Suffisamment grande pour y séjourner. Trop petite pour y vivre. Plus encore pour y mourir. Puis il se retournait. S’attardait avec mélancolie sur les crêtes montagneuses de sa Corse natale apparaissant au loin. Avant de croiser le grand large. Alors son regard perdait de sa clarté. Son esprit se troublait. Les eaux profondes ensevelissaient ce qu’il venait auparavant de construire. Et de tout ce désordre naissait une grande solitude. Une projection dans le vide qui se propageait par un long silence.

Nous ne débarquâmes sur Elbe que le lendemain, vers 15 heures 30. Toute la matinée, nous le passâmes à scruter les côtes de ce royaume dérisoire que l’Europe des vainqueurs offrait au vaincu. A chercher ce qui pourrait renaître ici de notre défaite. L’Europe se reconstruisait dans ses frontières laminées par les batailles et les conquêtes. Rétablissait l’ordre intérieur. Et nous qui nous étions jetés à l’assaut du monde nous voilà  relégués à sa périphérie et confinés à l’inaction. Avec le sentiment commun que le soleil de l’Empire finissait de tomber dans l’ombre de l’île d’Elbe.

Pourtant, ainsi que l’écrit Eugène Delacroix, « ce qui fait les hommes de génie ou plutôt ce qu’ils font, ce ne sont point les idées neuves, c’est cette idée qui les possède que ce qui a été dit ne l’a pas encore été assez. »

 L’Aveyron au temps des incertitudes

Les temps avaient changé. Beaucoup plus que les hommes. Certes, l’abolition des privilèges avait sonné le glas d’un clergé et d’une noblesse tout puissants. Certes, la déclaration des droits leur offrait la liberté, l’égalité et la fraternité. Du moins dans les textes. Mais le pouvoir, lui, restait la propriété de ceux qui avaient appris à dominer sans s’inquiéter du régime. Leur adhésion à 1789 s’était muée en leur acceptation de l’Empire. Avant de revenir à la royauté dans un grand écart qui ne leur fut pas contesté. Sinon à demi-mots. A Rodez, ils avaient noms Delauro, de Séguret, Monseignat, Bessière… En Aveyron, Clausel de Coussergues, de Bonald, Merlin… 1815 marquait le retour des hiérarchies. Celles que les cahiers de doléance n’avaient pas manquées de fustiger un quart de siècle plus tôt.

L’Empire, en dehors des réformes, était devenu année après année un grand champ de batailles qui dévorait le corps européen. Lentement mais sûrement. De l’Atlantique à la Bérézina. Si, dans un premier temps, les victoires napoléoniennes aux noms glorifiés du Triomphe effaçaient la longue litanie des victimes, les défaites engendrées par la fierté gourmande d’un empereur jamais rassasié n’en étaient que plus cruelles.

Le département, considéré comme l’un des plus réfractaires à la conscription, était devenu un vaste maquis. Les bois et les lieux escarpés servaient de refuges aux jeunes hommes refusant de partir vers les conquêtes à venir. En 1808, sur 611 hommes appelés, 216 manquent à l’appel. Alors les tristement colonnes mobiles se mirent en marche, vivant chez l’habitant, rançonnant et furetant partout. Avec succès puisque 665 déserteurs furent récupérés en février 1812, la Montagne mais aussi le Ségala étant les plus touchés.

En ville, et principalement à Rodez, l’enlisement des batailles et le refus de la conscription n’occultaient guère la frénésie de fêtes et de réceptions mondaines dont la préfecture se faisait une spécialité. Le 27 avril 1811 était arrivé un jeune préfet (32 ans), M. Girod de Vienney, baron de Trémont. Ne laissant aucun répit aux insoumis, il organisait parallèlement de grandes fêtes dans les bâtiments de l’ancien évêché devenu préfecture, accueillant les faveurs de bien des dames comme autant de succès féminins. Ainsi que le rappelle Pierre Benoit dans « Le Vieux Rodez » : « Nous avions un préfet jeune et spirituel, aimable, fort empressé auprès des dames. Il s’appelait M. de Trémont ; sa maison attira bientôt les jolies personnes non seulement de la ville mais encore de toute la région. Il se noua de nombreuses intrigues… »

La naissance du Roi de Rome en 1811 fut célébrée à Rodez comme il se doit. La tour du clocher éclairé, les principaux édifices illuminés, un grand feu d’artifice fut tiré le 9 juin 1811 depuis la plateforme la plus élevée de la cathédrale. Le Bulletin de l’Aveiron raconte : « Le bal du soir devait avoir lieu dans la salle de spectacle. Mais la foule fut si nombreuse que l’on dut abandonner le projet. La musique se transporta au milieu de l’esplanade du foiral où on dansa toute la nuit. »

Bernard Delrieu, un Ruthénois né en 1760, poète reconnu de son temps, se fendit à Paris d’une « Ode pour la naissance du Roi de Rome ». Quant à Raymond Gayrard, né sur le piton mais qui fit carrière à Paris, il reçut ni plus ni moins de Napoléon, l’exécution du portrait du Roi de Rome en 1813. Jules Duval raconte : « L’enfant, à peine entré dans sa troisième année, fut assis sur un fauteuil pour donner séance. Mais que de peines pour le fixer quelques instants ! Sa gouvernante, Mme de Montesquiou, y épuisait tous ses talents, lorsqu’un cri de Vive le roi de Rome ! retentissant sous les fenêtres des Tuileries, vint accroître l’impatience du royal enfant curieux de voir la foule : on dut le lever, l’approcher de la fenêtre et le montrer au public. Ce fut un tonnerre d’acclamations ; elles se renouvelèrent plusieurs fois et éclataient surtout à chaque salutation du prince impérial. Il est vrai que Mme de Montesquiou y aidait, en inclinant elle-même, de sa main cachée en arrière, la belle et blonde tête de l’enfant. Quant à Gayrard, spectateur silencieux de ce petit manège, il observait, attendant son heure, et se réservant de raconter plus tard, avec une bonhomie plus indulgente que maligne, comment s’obtiennent quelquefois — pour les princes en robe ! — les applaudissements des peuples. »

Dès 1812, le temps des incertitudes se substitua au temps de gloire. Déjà, du 16 au 17 février 1812, un complot royaliste avait échoué. Mené par quelques ultras-royalistes (De Berthier, de Curières, de Mirabel, de Rigaud), des paysans mêlés à des réfractaires se rassemblèrent dans les bois de Bourran dans le but de libérer 500 prisonniers russes acquis à leur cause et de prendre la ville. Le complot fut éventé de même qu’il échoua deux ans plus tard, le 12 février, à La Goudalie. Deux mois plus tard, l’Aveyron apprenait l’abdication de Napoléon. Le temps de changer quelques hommes (le préfet Girod de Vienney ne demanda pas son reste et s’éclipsa du piton) et Napoléon était de retour pour Cent Jours. Les préfets virevoltaient au gré des événements. Des adresses pompeuses étaient tantôt adressées au Roi, tantôt à l’Empereur de la part des autorités troublées par de tels revirements. A quel ordre se vouer ? Ainsi, le 28 mars 1815, les bonapartistes ruthénois se dépêchèrent de venir barricader l’entrée du pont de la Mouline afin d’empêcher les royalistes toulousains de prendre la ville. Waterloo signa la fin de la partie. Le 13 juillet 1815, le maire de Rodez Delauro proclamait la royauté.

 Des Tuileries à Schönbrunn. Le destin détenu de l’Aiglon

Des Tuileries à Schönbrunn, les châteaux de l’Aiglon tissent la trame de sa courte histoire. Havre de grandeur et prison dorée. Sans retour. Sa naissance est déjà une épreuve. Sa fuite, un drame humain. Sa fin, une tragédie. Jusqu’à ses cendres, transférées le 14 décembre 1940 sur ordre d’Hitler. Un temps qui voit le culte napoléonien s’agréger au culte romantique de ce fils perdu des guerres.

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