XIV –  Les Rafettes au sommet. 1993-2025

Tandis que  le football féminin se développe depuis plusieurs années en Aveyron, notamment en milieu rural à l’exemple du F.C. Lioujas qui atteindra la Division 2, le football féminin à Rodez ne voit le jour qu’en 1993, le Rodez F.C. intégrant la Ligue Midi-Pyrénées. Le club végète de nombreuses années à l’échelon régional avant d’intégrer la nouvelle Division 3 nationale. Pour une année seulement, après seize défaites et deux nuls. Retour en Division Honneur marqué par l’arrivée de Franck Plenecassagne comme entraîneur. En 2005-2006, les Rafettes s’octroient le titre de championne de Division Honneur Midi-Pyrénées, sésame pour retrouver la Division 3. L’année de la montée, en terminant seconde de leur groupe, les Ruthénoises se qualifient pour le tournoi final de montée en Division 2. Mais échouent en terminant à la dernière place. Ce n’est que partie remise.

1- Les Rafettes au firmament

La saison suivante, le club accroche la seconde place qualificative tout en se classant à la sixième place, les quatre premières équipes étant des réserves de clubs de division supérieure. Lors du tournoi final, le RAF termine à la dernière place qualificative, l’autorisant à monter en Division 2. La même année, les Rafettes atteignent les quarts de finale du Challenge de France, battues par les Lyonnaises 5 buts à 0.

Chaque montée accroit l’appétit du club. La Division 1 n’est plus un mirage inatteignable. D’autant que pour sa première année en Division 2, le club termine second derrière La Roche-sur-Yon. Le ticket d’accession est validé l’année suivante (2009-2010). Première de leur groupe, avec six points d’avance sur son dauphin, 16 victoires, 5 nuls et 1 défaite, le RAF signe une saison XXL qui propulse le club dans l’élite du football féminin avec à la clef un titre de championne de France de Division 2. Cette montée, le RAF la doit d’abord à la formation mise en place par son entraîneur emblématique, Franck Plenecassagne.

2- Neuf années à côtoyer Lyon et le PSG

Durant neuf saisons, les joueuses emblématiques du RAF, Solène Barbance, Flavie Lemaître, Laurie Cance et leurs coéquipières côtoient l’élite du football féminin français. De Lyon au PSG en passant par Juvisy, l’OM ou Montpellier. L’équipe étonne même la première année en terminant à la 6^e place. Un important changement intervient à la fin de la saison 2011-2012 avec le départ de Franck Plenecassagne, remplacée par une ancienne joueuse Elodie Wook. Les années suivantes voient une valse d’entraîneurs (Nicolas Bach ; Sébastien Joseph, Grégory Mleko) qui maintiennent le club en Division 1, entre la septième et la neuvième place sur douze, le meilleur classement (cinquième) intervenant lors de la saison 2015-2016. Avec seulement 3 victoires, 4 nuls et surtout 15 défaites, les Rafettes de l’ex-Ruthénoise Sabrina Viguier terminent la saison 2018-2019 à la dernière place et se voient reléguées en Division 2.

3- Le déclin

En pleine crise COVID, (le championnat est arrêté avant son terme lors des saisons 2019-2020 et 2020-2021), l’équipe alors dirigée par le natif de Rodez Mathieu Rufié, truste les places d’honneur en Division 2  (seconde derrière le F.F. Issy en 2020 et troisième en 2021 avant de rebondir à l’issue de la saison 2021-2022, terminant première de leur groupe, avec 16 victoires, 3 nuls, une défaite et la meilleure défense du championnat). Les Rafettes sont de retour en Division 1. Pour une seule année, l’équipe redescend à la fin de la saison en terminant à la 11^e place. Changement d’entraîneur ! Franck Plenecassagne est de retour. Mais l’équipe ne peut faire mieux que la sixième place. Un petit tour et puis s’en va ! L’entraîneur emblématique est remplacé par Karima Taieb pour évoluer dans la nouvelle Seconde Ligue. Une première année difficile. Les Rafettes flirtent avec le bas du tableau et jouent leur survie lors du dernier match à Lille, le 18 mai 2025. A la 92^e minute, le RAF est en troisième division. Une minute plus tard, le but de l’ancienne Solène Barbance permet de maintenir le RAF en Seconde Ligue.

Portraits

Franck Plenecassagne. L’esprit-club

Dans le giron du football, Franck Plenecassagne fait figure d’OVNI. Une sorte de Guy Roux à la sauce ruthénoise. 37 années passées au club, entre joueur et entraîneur. Le minot est âgé de 7 ans quand il signe sa première licence au club. Un bail de 19 ans qui s’achève en 1998. Pourtant, hors de question de raccrocher les crampons. Franck Plenecassagne a la formation et l’éducation chevillées au corps. Un double rôle qu’il assume d’abord auprès des jeunes pousses du RAF en même temps qu’il intègre le District de football de l’Aveyron. Et c’est presque normalement, en 2004, qu’il prend en charge l’équipe féminine de Rodez. Les résultats ne se font pas attendre, l’équipe passant rapidement de la Division Honneur à la Division 2 puis à la Division 1. Cette réussite sportive incite les dirigeants du club à le propulser à la tête de l’équipe masculine en 2012. Trois années où il maintient le club en CFA, flirtant une année avec la montée. En mars 2015, il est remplacé provisoirement par Grégory Ursule. Pour autant, il n’abandonne pas son club en s’investissant comme Directeur du Football. Place dans laquelle il coordonne la formation et la structuration du club. En 2016, il quitte toutefois le RAF pour répondre aux sirènes du TFC, désireux de relancer son équipe féminine. Un passage de deux années avant de regagner le piton en 2019. En 2023, Frank Plenecassagne retrouve le banc de l’équipe féminine. Pour une année avant de rejoindre en tant qu’entraîneur le Pôle Espoir féminin de la Ligue Occitanie. En 2025, il est nommé sélectionneur de l’équipe de France U16.

Sabrina Viguier. Du rectangle vert au banc de touche

De l’US Laissac-Bertholène et le FC Lioujas-La Loubière où elle accomplit ses premiers pas de footballeuse au club suédois de Lemhann, en passant par, excusez du peu, Toulouse, Montpellier, Lyon, Goteborg et l’AS Saint-Etienne, Sabrina Viguier s’est construit une carrière de joueuse XXL, ponctuée de sept titres de championne de France (3 avec Toulouse et 4 avec Lyon) ; 6 coupes de France et deux Ligues des Champions avec Lyon.

Son palmarès avec l’équipe de France ne l’est pas moins. 18 sélections chez les jeunes (des U17 aux U21) et 93 sélections avec la grande Equipe de France dont 64 sélections comme titulaire. Sélection débutée le 18 novembre 2000 contre la Grèce à l’âge de 19 ans. Qui se poursuivra par sa participation aux championnats d’Europe 2001 et 2005 et lors de la Coupe du Monde 2003

Mais le parcours sportif de Sabrina Viguier ne s’arrête pas à sa condition de joueuse. La voie de la formation lui est ouverte quand elle décide de remiser ses crampons après son expérience suédoise. Tout naturellement, elle retourne dans sa ville natale pour prendre en charge l’équipe féminine du RAF. Avant de s’élever progressivement au rang national en devenant responsable des sélections féminines en 2019 puis préparatrice physique adjointe de l’équipe de France en 2023, tremplin pour devenir entraîneure adjointe de l’équipe de France.