Cultuel, éducatif et culturel : du couvent Notre-Dame à la Maison du Livre
C’est en l’an 1626, le 29 octobre, que les premières sœurs de Notre-Dame arrivent à Rodez. Peu après, elles acquièrent une maison des comtes de Sévérac, proche de la cathédrale, entre les deux paroisses, Saint-Amans et Notre-Dame. Elles y ouvrent une école qui prospère si rapidement qu’il leur faut songer à agrandir les bâtiments. Bientôt, corps supplémentaires, enclos du jardin et église s’élèvent au cœur de Rodez, entre le lycée de Rodez, la cathédrale et la future préfecture.
Forcées de se soumettre au décret de la Convention nationale du 30 septembre 1792, les vingt-sept filles de Notre-Dame abandonnent leur couvent. Une partie sert alors de caserne, une autre de collège universitaire et la chapelle, de salles de spectacles et de réunions aux membres de la Société populaire de Rodez.
En 1818, les religieuses réintègrent leur couvent qui connaît une période de prospérité tout au long du XIXe siècle. En 1857, le couvent s’agrandit de la maison des francs-maçons qui devient le second pensionnat, réservé aux élèves préparant le brevet de capacité.
La loi sur les congrégations du 4 juillet 1904 oblige les religieuses à fermer leur établissement à compter du 1er octobre. La Maison compte alors 314 élèves, 56 religieuses, 3 novices, 10 sœurs compagnes et 10 tourières.
Devenus propriété de la ville, c’est dans ces locaux qu’est installée la première école Gally, « tristes bâtiments à la façade grise et délavée, cette cour sans soleil à haute palissade et l’impressionnante grille couronnée de flèches acérées… (Emma-Paule Saboye)
Détruite en 1936, l’école Gally laisse place à l’hôtel des Postes. Quant à la chapelle, elle est louée à partir de 1922 à Jean-Baptiste Chanoux qui fonde le premier cinéma de Rodez : le Family-Ciné. « La scène, écrit Le Courrier de l’Aveyron, est encadrée d’une ornementation gracieuse et l’écran, ordinairement de toile, est fait d’un mur blanchi qui assurera aux projections une fixité absolue et nécessaire. (…) Et le confort ne le cède en rien à l’élégance. (…) Et les jambes les plus longues trouveront une aisance auquel le théâtre, (hélas !) ne les a point habituées… ».
Malheureusement, le tympan qui orne l’entrée de la chapelle est supprimé au profit d’une enseigne en mosaïque. Dix ans plus tard, le même Chanoux ouvre un second cinéma sur l’emplacement des bains-douches, qui prend le nom de Palace puis le Royal.
Quant à la chapelle, devenue cinéma, elle entame une troisième vie en se reconvertissant en librairie pour la jeunesse, annexe de la Maison du Livre.
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