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L’Affabuloscope, fabrique d’histoires

Claudius de Cap Blanc est passé maître dans l’art de fabriquer des histoires. Ce baroudeur ariégeois nous livre en prime avec la visite, la recette d’une affabulation. Il suffit, nous dit-il, de mélanger un tiers de poésie avec un tiers de rêve, d’y ajouter un tiers d’humour et un tiers de dérision sans oublier le très important tiers de subversion. La tête va assurément vous tourner, vos jambes vont flageoler mais surtout n’allez pas penser que cinq tiers ce sont deux tiers de trop ! Si tel était le cas, il faut recommencer le circuit de ce très spécial cabinet de curiosité installé dans une friche industrielle. Univers autre, « surréel, qu’il conviendra d’imbriquer dans l’univers déjà existant, une façon de réinventer l’histoire… »   L’imagination va prendre le pouvoir en découvrant ce qui n’a jamais existé mais qui aurait pu être. Tous les possibles deviennent ici réalités. Le programme est ambitieux, totalement fou, l’absence de complexe permet au créateur toutes les audaces avec l’ambition de nous libérer de l’asservissement de la technologie pour en inventer une autre, celle du rêve impossible et de la poésie. L’inventeur du judas portatif n’existe pas ? Le talent affabulatoire de Claudius lui donnera une identité et éloignera vos doutes en citant d’illustres personnages qui ne se départissent pas de ce précieux gadget, seul capable d’épier à travers un trou ce qui se passe de l’autre côté. Aristote se voit attribuer la primeur de la Mamosphère, le Saint des seins, qui grâce à un ingénieux système de poulie pouvait exercer une traction de la poitrine vers le haut, proportionnelle à la détestable attraction terrestre. Et pour ces messieurs ? Ce sera l’amidonnoir, précieux outil utilisé depuis la plus haute Antiquité et modernisé par Lavoisier, pour pallier aux regrettables déficiences de la virilité, car « la bandaison papa ça ne se commande pas » !

Et parce que la vie n’est pas toujours drôle, il a bien fallu que nos ancêtres inventent le  sèche-larmes pour apprendre à vivre avec nos désillusions et nos chagrins.

Il en faut du culot pour  affirmer que les Pankous, peuple de chasseurs, existent parce qu’il les a créés: « La vérité, dit-il, c’est ce que j’invente ».  On apprend aussi avec étonnement que le Concile de Trente s’est interrogé sur une question essentielle posée par Thomas d’Aquin : la raie, ayant l’anus pour centre, est-elle le siège de l’âme ? 

Ses digressions sur le signe de la vulve tentent d’interroger le regard sur le féminin et de créer un nouveau mythe dans un monde qui a perdu les siens.

Claudius de Cap Blanc s’étonne toujours de l’opposition entretenue entre réel et imaginaire, puisque le « réel est déjà de l’imaginaire ». À travers huit cents œuvres délirantes, son  Affabuloscope est une piste d’envol vers cet ailleurs sans garantie de billet retour…

Attention ! on ne sort pas indemne du  voyage…

« L’art n’est rien d’autre qu’une insurrection de l’esprit. »

Claudius de Cap Blanc

 

Département de l’Ariège. L’Affabuloscope. Le Mas d’Azil. Une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Foix

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